La réfaction tarifaire applicable aux coûts de raccordement vient de passer de 40 à 60 %. Une bonne nouvelle pour les porteurs de projets photovoltaïques et, plus largement dans un contexte difficile, la filière. Explications.
Sébastien Masson, éleveur bovin lozérien, vient d’apprendre une bonne nouvelle, sous la forme d’un avenant d’Enedis à sa première Convention de raccordement (CRD). Aide de l’État déduite, le montant de sa contribution au raccordement vient de passer de 34 576 € TTC à 23 116,34 € TTC. Dans les tuyaux depuis l’arrêté du 6 octobre 2021, étendant l’obligation d’achat jusqu’à 500 kWc (contre 100 kWc avant), la réfaction tarifaire à 60 % est entrée en application en mars 2022. Depuis, l’aide au raccordement sera de 20 % supérieure, l’État réglant toujours sa part directement à Enedis.
« Le coup de pouce »
C’est en 2017, dans le cadre de sa politique énergétique et environnementale, que l’Etat français a choisi de soutenir le développement de la filière solaire photovoltaïque. Par arrêté du 30 novembre 2017 relatif à la prise en charge des coûts de raccordement aux réseaux publics d’Enedis, le gouvernement faisait un premier geste fort avec 40 % d’aide.
Le passage à 60 % tombe à pic, dans un contexte d’inflation des matières premières. « C’est le petit coup de pouce qui nous a décidé à payer l’acompte Enedis, témoigne un client du Sud de la France, dont le budget de la rénovation en bac-acier de la toiture de sa stabulation a véritablement explosé. On avait décidé de laisser tomber, d’attendre que les prix reviennent à la raison, mais la baisse de nos coûts de raccordement nous a fait changer d’avis. » Au tout dernier moment : l’éleveur validera sa CRD à la date limite posée par Enedis.
À pic !
Bref, si les temps sont difficiles, si les prix flambent, le photovoltaïque semble plus que jamais LA solution pour amortir le choc. Et l’aide de l’État montre que ce dernier veut – peut-être plus que jamais dans sa volonté d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie – atteindre ses objectifs en termes d’énergie renouvelable. La hausse de la réfaction était prévue bien avant la guerre en Ukraine mais elle ne pouvait mieux tomber…
Christophe Castieau
Journaliste pendant 18 ans (carte de presse n° 94716), Christophe Castieau a fait le tour de tous les terrains. Rédacteur en chef adjoint de la Marseillaise, il a couvert trois élections présidentielles et s’est fait une spécialité des sujets de société. Il s’est naturellement tourné vers tout ce qui touche à la Transition énergétique. Sa reconversion comme technico-commercial à Triangle énergie – pour qui il écrit aussi – s’apparente à une suite logique