La Rose des Vents monte en puissance

Agriculteurs la rose des vents

Si l’exploitation familiale, nichée sur le Fau de Brion en Lozère, aurait de toute façon eu recours au photovoltaïque pour son redéploiement nécessaire, l’arrêté du 6 octobre 2021 – étendant l’obligation d’achat au-delà des 100 kWc et jusqu’à 500 kWc – est l’élément « facilitateur » du projet de nouveau bâtiment.

La Rose des vents – élevage bovin perché sur le plateau de l’Aubrac – a besoin de place et le constat de date pas d’hier. « Cela fait deux, trois ans que nos conditions d’élevage ne correspondent plus, explique Denis Laporte, co-gérant avec sa femme Arlette de l’Exploitation à responsabilités limitées (EARL). Cette réalité nous oblige à rentrer dans une phase de développement. » En zone montagne plus qu’ailleurs, le facteur essentiel d’amélioration de la production, en termes de capacité et de qualité, c’est le bâtiment.

Besoin d’espace

C’est que l’exploitation familiale, transmise de pères en fils, n’a sur ce point que peu évoluée depuis que Denis a repris le flambeau. « Cela fait trente ans qu’on travaille avec les anciens bâtiments qu’avaient mes parents », explique ce dernier. À coups de rénovations, de solutions transitoires dans la cour du typique corps de ferme qu’habite la famille, la Rose des Vents tient le cap. « Nous, on n’est plus très loin de la retraite, on aurait pu continuer comme ça, souligne Denis, mais le projet d’installation du fils (Julien) est élément de plus qui converge vers une amélioration significative de l’existant. »

Le permis de construire d’une stabulation est donc lancé et c’est, à terme, de plus de 1500 m² que vont croitre les capacités de l’élevage. Un bâtiment tout isolé signé Triangle et c’est tout sauf un hasard alors que, depuis le début du projet, Denis Laporte – par ailleurs directeur général du Cerfrance Lozère – l’affirme : « Ce sera avec Triangle ou personne ! » « A travers mon poste au centre de gestion dans le milieu agricole j’ai été confronté à des projets Triangle et j’ai constaté de la satisfaction, justifie l’éleveur. Ce qui me plaît, c’est que c’est avant tout un constructeur de bâtiments. »

La dimension photovoltaïque n’est pour autant pas exclue de la réflexion d’un convaincu du solaire. Lequel a d’ailleurs des panneaux sur une maison à Mende. « J’y trouve un intérêt technologique et dans la baisse de dépendance aux énergies nucléaire et fossiles que cela implique, note-t-il. Et puis il y a une réalité économique indéniable, qui fait que le retour sur investissement est très conséquent. »

Le nouvel arrêté « facilitateur » de projet

Ainsi, avec 300 kWc sur le toit, ce qu’autorise désormais l’obligation d’achat, la famille peut compter sur près de 30 000 € de revenus annuels pendant vingt ans. De quoi amortir un investissement de plus de 500 000 € sans compter une facture de raccordement qui s’annonce élevée eu égard à un poste source à plus de 200 m.

Autant dire qu’avant le 6 octobre 2021 et la publication au Journal officiel de l’arrêté qui étendait la limite du guichet unique de 100 à 500 kWc, le projet aurait été différent. « Oui mais on l’aurait fait quand même, assure Denis Laporte, avec du photovoltaïque. Cette nouvelle donne est un élément facilitateur, c’est certain, mais pas déterminant. »   

Christophe Castieau

Christophe Castieau

Journaliste pendant 18 ans (carte de presse n° 94716), Christophe Castieau a fait le tour de tous les terrains. Rédacteur en chef adjoint de la Marseillaise, il a couvert trois élections présidentielles et s’est fait une spécialité des sujets de société. Il s’est naturellement tourné vers tout ce qui touche à la Transition énergétique. Sa reconversion comme technico-commercial à Triangle énergie – pour qui il écrit aussi – s’apparente à une suite logique