Tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque par EDF (2020)

Rentabilité solaire

Le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque fixé par EDF Obligation d’Achat baisse régulièrement ces dernières années, cependant la chute des coûts d’investissement garantissent la rentabilité des installations photovoltaïques.

La rentabilité toujours au rendez-vous

Malgré les baisses – vertigineuses puis modérées ces dernières années – des tarifs d’achat du kilowattheure d’électricité photovoltaïque, l’investissement dans le secteur reste plus que pertinent. Explications.

Plusieurs mythes persistent dans le milieu du photovoltaïque et celui du « 65 centimes » est un incontournable. L’erreur consiste à penser que la baisse du tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque par EDF (autrefois à 65c€/kWh) diminue la rentabilité de ce type d’investissement. Les téméraires qui ont bloqué ce tarif il y a 15 ans, et pour 20 ans, ont eu le nez creux. L’investissement s’est avéré juteux et ils s’en félicitent probablement chaque jour, ou plus exactement tous les six mois, quand les revenus du solaire tombent.

« Ils ont quand même dû avoir des nuits blanches », rappelle Jacky Desveronnières, chef du secteur Occitanie pour Triangle Energie, pointant le prix des centrales photovoltaïques de l’époque. « Le prix des panneaux solaires a été divisé par trois en dix ans, ce qui assure une bonne rentabilité aux installations solaires », confirme le fabriquant français DualSun.

En bref, les tarifs d’achat du kilowatt-heure ont certes tombé (autour de 9 à 18 c€ selon la puissance de l’installation) mais le prix à investir a également chuté.

Contexte de légère baisse

Depuis l’arrêté du 9 mai 2017, qui fixe les conditions du tarif photovoltaïque dans le cadre de l’obligation d’achat instaurée par le gouvernement pour les installations implantées sur bâtiment d’une puissance crête inférieure ou égale à 100 kilowatts, on observe une baisse modérée. Comment ça marche ?  Il s’agit en fait d’un cours évoluant tous les trimestres, fixé selon le nombre des demandes de raccordement effectuées les trois mois précédents. Et c’est la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui fixe le tarif de rachat de l’électricité photovoltaïque. Plus exactement les tarifs, fixés par puissance chaque début de trimestre et publiés trois semaines plus tard au Journal officiel.

Ainsi, du 1er janvier au 31 mars 2020, on pouvait constater que le tarif du kwh était fixé à 12,07 centimes d’euros pour les centrales de 36 Kwc (watts crêtes), comme les trimestres précédents. Et qu’il baissait encore légèrement pour les centrales de 100 kwc, à 10,51 c€ contre 10,76 le dernier trimestre 2019 et 10,94 l’avant dernier. Un contexte de légères baisses expliquées, donc, par le plus grand nombre de raccordements pour cette puissance. Sont également publiés les tarifs pour les puissances de 3 et 9 kwc (18,53 c€ et 15,75 c€ le 1er janvier 2020).

Dans ce contexte de légère baisse, l’objectif de tout porteur de projet photovoltaïque est d’obtenir le plus rapidement possible un permis de construire ou une déclaration préalable dans le cas d’une installation sur un bâtiment existant, conditionnant le blocage de son tarif de rachat, par Enedis, durant les 20 ans de son contrat. 

L’obligation d’achat monte en puissance

Evidemment, en raison de la pandémie ce Covid-19, l’arrêté du 30 mars 2020 a gelé ces tarifs d’achat pour le deuxième trimestre 2020, entre le 1er avril et le 30 juin. Si le secteur reste dans l’expectative, il était acquis avant la crise, par annonce gouvernementale, que le cadre de l’obligation d’achat (par Enedis) serait étendu jusqu’à 300 kwc. Jusqu’ici, pour des installations photovoltaïques sur bâtiment de puissance supérieure à 100 kwc, les projets photovoltaïques étaient soumis à appels d’offres simplifiés, répondant à un cahier des charges standard et prévoyant des exigences environnementales. Au-delà d’une démarche plus lourde et longue dans le temps pour les porteurs de projet, elle impliquait une fixation du prix de rachat par la CRE sur proposition du candidat. D’où un compromis trouvé autour d’un prix inférieur à ceux pratiqués dans le cadre de l’obligation d’achat.  

Les nouvelles règles – notamment tarifaires – de l’obligation d’achat sont ainsi attendues pour les mois à venir. Il se pourrait que soit mis en place un système de tarifs par tranche au-delà de 100 kwc, de 100 à 200 kwc, de 200 à 300 par exemple. Quoi qu’il en soit la rentabilité sera au rendez-vous.

Christophe Castieau

Christophe Castieau
Journaliste pendant 18 ans (carte de presse n° 94716), Christophe Castieau a fait le tour de tous les terrains. Rédacteur en chef adjoint de la Marseillaise, il a couvert trois élections présidentielles et s’est fait une spécialité des sujets de société. Il s’est naturellement tourné vers tout ce qui touche à la Transition énergétique. Sa reconversion comme technico-commercial à Triangle énergie – pour qui il écrit aussi – s’apparente à une suite logique