Le recyclage des panneaux solaires représente un enjeu crucial pour l’industrie photovoltaïque. Malgré les progrès significatifs réalisés dans ce domaine, une récente enquête révèle que près d’un français sur deux pense encore que les panneaux solaires ne se recyclent pas en France. Plus alarmant encore, un tiers des individus envisageant l’installation de panneaux solaires ont été découragés dans leur démarche, croyant à tort que ces équipements ne pourraient pas être recyclés.
Cette idée reçue persistante soulève des questions essentielles : est-il réellement possible de donner une seconde vie à l’ensemble des matériaux constituant un panneau solaire ? Et si tel est le cas, comment ce processus de recyclage est-il organisé ?
Longévité des panneaux solaires : un investissement durable
Les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie moyenne de 30 ans, mais cette estimation peut varier entre 20 et 50 ans en fonction de la gamme choisie. Au fil du temps et exposés aux intempéries, leur capacité de production d’électricité diminue progressivement. La plupart des fabricants garantissent un fonctionnement optimal pendant 25 ans, avec une perte d’efficacité ne dépassant pas les 20% à l’issue de cette période. Dans les faits, les études montrent souvent une résilience supérieure des panneaux solaires par rapport aux garanties des fabricants, avec certains panneaux maintenant plus de 91% de leur puissance initiale après 20 ans. En moyenne, on peut estimer que les panneaux photovoltaïques offrent un rendement de près de 90% pendant les 12 premières années de leur installation et 80% après 25 années d’utilisation. Cela montre donc que même au-delàs des 25 ans garantis par le constructeur, les panneaux continuent de fonctionner et ne nécessitent pas d’être démontés car ils peuvent produire encore au moins 80% de leur puissance initiale. Il revient alors à l’utilisateur d’évaluer au fil du temps si le rendement des panneaux solaires répond toujours à ses besoins ou s’il est préférable de les remplacer.
Les progrès du recyclage des panneaux photovoltaïques
Le recyclage des panneaux photovoltaïques a considérablement évolué au fil des années. Depuis 2014, les panneaux solaires sont soumis à la directive européenne sur les Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE), obligeant les fabricants à les rendre recyclables. En France, c’est l’éco-organisme Soren qui est chargé de la gestion de la fin de vie de ces panneaux.
La grande majorité des matériaux utilisés dans la construction des panneaux photovoltaïques sont recyclables, avec un taux atteignant désormais 94 %, contre seulement 70 % il y a quelques années. Les panneaux solaires sont composés de verre, d’aluminium, de composites, de silicium, de cuivre et d’argent, chacun nécessitant des techniques de recyclage spécifiques. Autrefois, seul le verre des panneaux solaires était recyclé, mais aujourd’hui, l’aluminium, le silicium (pouvant être réutilisé jusqu’à 4 fois pour produire de nouveaux panneaux solaires), et les métaux conducteurs comme le cuivre et l’argent peuvent aussi être recyclés.
Bien qu’il y ait encore peu d’équipements en fin de vie, le recyclage des panneaux solaires est déjà opérationnel, avec une obligation pour les constructeurs de les récupérer et de mettre en place des filières de recyclage. En 2021, plus de 3 463 tonnes de panneaux solaires ont été collectées dans ce système de revalorisation, mais le développement et le renforcement de la filière de recyclage restent nécessaires pour faire face aux volumes futurs.
Le processus de recyclage des panneaux photovoltaïques
Mais alors comment sont recyclés ces matériaux ? Le processus de recyclage des panneaux solaires comprend deux principales méthodes :
- Tout d’abord, il y a le broyage, où la partie du panneau contenant les cellules photovoltaïques et la plaque de verre (laminé) est détachée du cadre, des câbles et du boîtier. Ensuite, ces composants sont broyés et les différents matériaux sont triés pour être recyclés.
- La seconde méthode est le laminage par lame chaude. Après avoir isolé le laminé, la plaque de verre est séparée des cellules photovoltaïques à l’aide d’une lame chauffée à 300°C. Ce traitement à haute température permet d’isoler les différents métaux des cellules, qui peuvent ensuite être recyclés.
Ces deux méthodes sont complémentaires. Le broyage est efficace pour traiter un grand volume de panneaux, quelle que soit leur condition, tandis que la délamination est plus avantageuse en termes de valorisation des matériaux, bien que plus difficile à réaliser sur des panneaux cassés. Soren estime une prévision de traitement de près de 150 000 tonnes de panneaux solaires en fin de vie d’ici 2040. La filière française devra donc encore se développer pour répondre à cette demande croissante.
Franchissez le cap ! Lancez-vous dans l’aventure solaire
Les progrès dans les techniques de recyclage offrent des solutions efficaces pour traiter un volume croissant de panneaux solaires en fin de vie. Si certaines idées reçues persistent, il est essentiel de souligner que 94% des matériaux composant un panneau solaire sont aujourd’hui recyclables. La longévité des panneaux solaires, avec une durée de vie moyenne de 30 ans, renforce leur attractivité en tant que source d’énergie renouvelable à long terme. De quoi rassurer ceux qui hésitent encore à se lancer !